Repère :

Représentations cinématographiques des victimes du conflit israélo-palestinien.

Résumé de mon projet de thèse en études cinématographiques.

Présentation.

Titre provisoire de la thèse :
Représentations cinématographiques des victimes du conflit israélo-palestinien.
Auteur :
Direction :
Vincent Amiel (Université Paris 1)
Résumé :

Dans un entretien donné à l’Association France Palestine Solidarité en septembre dernier, Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), déclare : [Le conflit israélo-palestinien] occupe une place centrale sur l’échiquier politique et sociétal français parce qu’il est celui qui déclenche le plus de passion. À première vue, cette passion peut étonner : les États d’Israël et de Palestine couvrent un territoire à peine plus grand que la région Poitou-Charentes, entre l’Égypte et la Jordanie. Si des statistiques de victimes du conflit sont très difficiles à réaliser pour des raisons épistémologiques, les divers chiffres nous permettent de croire qu’il est loin d’être le plus meurtrier.

La passion que suscite le conflit israélo-palestinien viendrait plutôt de ce qu’il représente. L’émancipation et l’immigration juive en Palestine, puis la condition des populations dans les Territoires occupés, ont animé les mouvements tiers-mondiste et anticolonialiste. L’intérêt géostratégique des États-Unis pour Israël (Gérard Claude, 2008), autant que l’association de la condition palestinienne aux inégalités sociales et ethno-religieuses vécues en France, galvanisent également les sensibilités politiques, a fortiori dans un débat public miné par la théorie du « choc des civilisations ». Enfin, le traitement médiatique du conflit — de la presse généraliste aux réseaux sociaux — me semble déterminant : photogénie des fameux « lanceurs de pierres », dramatisation des récentes « attaques au couteau », schéma binaire et mimétique des méchants/forts et des gentils/faibles, comme lors des opérations militaires israéliennes Plomb durci en 2009 et Bordure protectrice en 2014… Ce traitement médiatique proviendrait d’une « visée de captation favorisant une logique narratologique élémentaire » (Jérôme Bourdon, Patrick Charaudeau, Roselyne Koren et Marc Lits, in Béatrice Fleury et Jacques Walter, 2008).

C’est là, me semble-t-il, que doit intervenir une analyse de la représentation des victimes du conflit israélo-palestinien au cinéma. Si les passions et crispations s’abreuvent potentiellement de la puissance symbolique concentrée dans le récit et les images des victimes du conflit, le cinéma — qui passe toujours après les actualités — dispose d’un pouvoir inédit en tant qu’art d’images, art de récit, mais surtout art du temps. Un film peut ainsi reposer le conflit, le redéployer aux yeux des spectatrices et des spectateurs dans un contexte qui leur est cognitivement favorable. Il peut dessiner le territoire d’une expérience et d’une réflexion là où le territoire est déchiré, raconter une histoire quand l’Histoire n’est pas finie. Ce redéploiement est d’autant plus fort avec des filmographies largement consacrées à la question : celles par exemple d’Amos Gitaï, d’Uri Barbash, d’Elia Suleiman, de Rashid Masharawi, de Yonathan Ben Efrat, d’Hany Abu-Assad, de Simone Bitton ou encore d’Avi Mograbi, auront mes préférences.

Mots-clés :
Israël, Palestine, victime, groupe, guerre.
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