J’ai aimé…
- Les Mille et une nuits
- Film portuguais de Miguel Gomes.
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Une grande œuvre bâtarde et jubilatoire, où le merveilleux du propos et du visionnage s’entrechoque avec bonheur à la réalité sociale crue de l’Europe d’aujourd’hui.
À un premier volet (« L’Inquiet ») joyeux et militant, à la fois éclatement et coup d’éclat, succède un deuxième volet en demi-teinte (« Le Désolé »), tantôt d’une volonté un peu lourde de faire sens, tantôt d’une liberté proprement émancipatrice. Le dernier volet (« L’Enchanté ») achève la fusion volontairement contrastée entre le conte débridé et le documentaire effectivement enchanteur. Un geste contemporain énorme, dans tous les sens du terme.
- Miss Hokusai
- Film japonais de Keiichi Hara.
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Adapté d’un manga d’Hinako Sugiura, paru dans le années 80 et réputé pour son sérieux historique, Miss Hokusai esquisse la jeunesse de l’artiste Katsushika O-Ei et la vieillesse de son père, le peintre Hokusai, durant la première moitié du 19ème siècle.
La structure d’ensemble consiste en une succession de scènes séparées par des fondus au noir qui, tels les estampes d’une grande série, illustrent tantôt un épisode de vie, tantôt la genèse d’une œuvre du maître, tantôt une idée autour de la création picturale en général. Cette dernière fait peut-être le sel d’un film, bâti sur la foi en la capacité qu’a l’artiste de capturer ce qui échappe au regard des autres. Ainsi, au-delà du projet même de raconter la fille d’Hokusai plus que son illustre père, Miss Hokusai fait autant l’éloge du mouvement et des tons, que des forces qui produisent le dessin, voire l’animent mystérieusement tandis qu’il est achevé (l’anthropologue Philippe Descola explique ainsi que l’art abstrait demeure figuratif, en cela qu’il figure au moins une force et une image mental chez le spectateur).
Outre l’épisode maladroit de la célèbre Vague, le film de Keiichi Hara parvient donc, en copiant respectueusement les œuvres des Katsushika puis en les animant, à dévoiler ces forces. De son côté, le scénario semble aussi faire croquis, et délaisse un triangle amoureux plein de potentiel pour se concentrer sur le personnage, central, de la petite aveugle qui « voit ».
Finement animé, porté par des personnages attachants et ne s’abandonnant pas au pittoresque, Miss Hokusai rend davantage hommage à son objet — le dessin — qu’à son sujet — cette O-Ei qui trouve ici un éclairage mérité.
- Les Secrets des autres
- Film étasunien de Patrick Wang.
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Histoire de fantôme et véritable drame (comme genre et comme écriture), Les Secrets des autres est le deuxième film de l’étasunien Patrick Wang, auteur du remarqué In the Family () sur une autre tragédie familiale.
Film d’une reconstruction — scénaristique et collective —, « La Douleur des autres » (traduction littérale du titre original) m’a semblé ne jamais transiger sur son sujet, ni sombrer dans le sentimentalisme ou la froideur. Le respect des personnages et de leurs sentiments, parfois contrariés, reste entier.
Pour sa première incursion sur grand écran, Wendy Moniz est remarquable en Mère Sauve-qui-peut.